Selon le représentant du Rassemblement national, le remboursement des intérêts de la dette devrait dépasser le budget alloué à l’Éducation nationale d’ici 2027. Cependant, il convient de noter qu’il existe deux perspectives différentes pour évaluer cette situation.
La dette en tant que premier poste de dépense en France en 2027 selon le Rassemblement national
Alors que le gouvernement en place depuis 38 jours prépare le budget 2025, le porte-parole du Rassemblement national, Philippe Ballard, a déclaré sur franceinfo que le remboursement de la dette pourrait devenir le premier poste de dépense de la France. Il a souligné que le remboursement des intérêts de la dette était de 48 milliards dans le dernier budget et devrait atteindre 80 milliards en 2027, dépassant ainsi l’Éducation nationale et la Défense.
En réalité, l’exactitude de cette affirmation dépend de l’angle sous lequel on examine les chiffres. Selon un rapport de la Commission des finances du Sénat publié le mois dernier, le remboursement des intérêts de la dette pourrait atteindre un peu plus de 72 milliards d’euros d’ici 2027, et non pas 80 milliards comme mentionné par Philippe Ballard. Si l’on inclut les pensions de retraite des professeurs dans le budget de l’Éducation nationale, celui-ci s’élève à 87 milliards d’euros dans le projet de loi de finances 2024, maintenant le remboursement de la dette en tant que deuxième poste de dépense.
Cependant, si l’on exclut les pensions de retraite des enseignants, le budget de l’Éducation nationale chute à 63,6 milliards. Dans ce cas, le remboursement des intérêts de la dette deviendrait effectivement le premier poste de dépense en 2027. Il est important de noter que ces chiffres sont basés sur des projections et que la trajectoire des finances publiques pourrait évoluer selon le gouvernement en place.
Une augmentation significative des intérêts de la dette selon Philippe Ballard
Philippe Ballard a également souligné une forte augmentation des intérêts de la dette dans les trois prochaines années, passant de plus de 46 milliards d’euros actuellement à environ 72 milliards en 2027, comme le prévoit le rapport du Sénat. Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la charge de la dette en France augmentera plus fortement d’ici 2030 que dans d’autres pays européens tels que la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, en raison de la dette plus importante de la France, dépassant les 3 000 milliards d’euros.
Cette augmentation des intérêts de la dette s’explique en partie par la hausse des taux d’intérêt bancaires ces deux dernières années. En effet, que ce soit pour un particulier contractant un prêt immobilier ou pour un État empruntant de l’argent pour ses dépenses de fonctionnement, les taux d’intérêt ont considérablement augmenté. Par exemple, la France empruntait à 1% en 2022, tandis qu’aujourd’hui ce taux avoisine les 3%.
Source de l’article : Francetvinfo