L’essor des technologies modernes d’analyse de l’ADN revêt un grand potentiel pour la résolution des crimes non élucidés. Les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine de la génétique ont permis d’améliorer considérablement les processus et les méthodes d’investigation. Aujourd’hui, grâce aux techniques avancées d’analyse génétique, les autorités de plusieurs pays peuvent revisiter des affaires classées anciennes en recourant à ces outils innovants. Cet article propose une exploration des principaux apports de ces technologies ADN pour éclairer les zones d’ombre du passé.
Les initiatives pour identifier les coupables non condamnés
Plusieurs organismes locaux et internationaux, tels que le FBI ou Interpol, se sont engagés à exploiter les nouvelles méthodologies de profilage génétique pour élucider des affaires criminelles restées longtemps non résolues. Outre leur volonté de faire la lumière sur ces enquêtes, ces organisations souhaitent également rendre justice aux victimes et rassurer les populations concernées, qui craignent parfois la récidive des criminels en liberté.
Les principales techniques d’expertise scientifique utilisées
Au fil des années, différentes méthodes d’étude de l’ADN se sont développées pour aider à la résolution des affaires criminelles. Certaines de ces techniques incluent :
- l’amplification de l’ADN par PCR, qui permet d’accroître la quantité disponible d’ADN pour effectuer des analyses plus précises et fiables, même à partir d’échantillons dégradés ou très faible teneur en ADN;
- la séquençage du génome, une méthode visant à identifier l’ordre complet des bases nucléotidiques constituant un échantillon d’ADN, avec une résolution suffisante pour comparer les profils génétiques entre eux et détecter au niveau futurs des différences significatives;
- la caractérisation phénotypique, qui vise à prévoir les traits physiques et autres particularités des individus à partir de leur patrimoine génétique;
- la reconstruction des parentèles biologiques, c’est-à-dire l’identification des liens de parenté potentiels entre différents individus sur la base de similitudes dans leurs codes génétiques.
L’utilisation croissante de l’Intelligence artificielle
Le recours à l’intelligence artificielle (IA) s’avère de plus en plus pertinent pour faciliter le traitement, l’analyse et l’interprétation des données génomiques. Les chercheurs travaillent notamment sur des algorithmes capables de détecter et de classifier automatiquement des régions spécifiques du génome associées aux caractéristiques recherchées. L’apprentissage automatique (machine learning) et l’analyse statistique multivariée sont autant d’outils qui permettent d’établir des correspondances entre les profils génétiques et d’autres variables pertinentes (tels que le lieu, la date ou la nature du crime).
Les limites de l’intelligence artificielle dans l’analyse de l’ADN
Au-delà des promesses qu’offrent les outils d’IA pour l’étude des données génétiques, il convient cependant de considérer réellement leurs limites. D’une part, l’exactitude des prédictions dépend fortement de la qualité des algorithmes utilisés et des bases de données sur lesquelles ils s’appuient, ce qui peut engendrer un biais si ces dernières sont incomplètes ou mal construites. D’autre part, face à la complexité et la diversité des interactions génétiques, il est parfois difficile de tirer des conclusions définitives sur la base des seules informations fournies par l’IA.
Des progrès significatifs déjà réalisées grâce à ces technologies avancées
Même si certaines réserves doivent être émises quant à l’usage de ces techniques modernes d’investigation ADN, il convient toutefois de reconnaître que des progrès notables ont été accomplis en matière de résolution de crimes non élucidés. Plusieurs affaires remarquables ont en effet connu un dénouement spectaculaire grâce au croisement des échantillons biologiques prélevés sur les lieux des crimes avec des profils génétiques hébergés dans des bases de données publiques ou privées.
Le rôle croissant du grand public et des entreprises privées
Il n’est désormais plus rare que la société civile et les acteurs économiques contribuent, bon gré mal gré, à avancer dans l’élucidation des affaires criminelles anciennes. Les sites d’information sur la généalogie et les tests ADN en sont un exemple prégnant, puisqu’ils donnent accès à une multitude de profils génétiques issus des dons volontaires des particuliers. Si cette pratique peut susciter débats et controverses en raison du risque potentiel d’intrusion dans la vie privée des individus, elle n’en demeure pas moins un vecteur important pour déterminer les responsabilités dans les enquêtes de longue haleine et mettre un terme à certaines supputations.