Le chef des sénateurs du parti Les Républicains a été nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, succédant ainsi à Gérald Darmanin. Il avait affiché son soutien à François Fillon lors de la présidentielle de 2017 et avait participé à des manifestations contre la loi sur le mariage pour tous au début du mandat de François Hollande.
Une figure politique d’importance, habituée aux négociations avec les parlementaires, arrive au gouvernement, dans l’un des ministères les plus exposés. Membre des Républicains, Bruno Retailleau a été nommé ministre de l’Intérieur du gouvernement de Michel Barnier le samedi 21 septembre, suite à de longues et difficiles discussions. Il succède à Gérald Darmanin, en place depuis juillet 2020, dans une nouvelle configuration plus à droite de l’exécutif.
En tant que chef des sénateurs LR depuis 2014, Bruno Retailleau devra mettre en œuvre la politique défendue par Michel Barnier depuis la place Beauvau, en face de l’Elysée. Cette politique se caractérise par une volonté de fermeté accrue envers la délinquance, tout en cherchant à « maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes », comme l’a souligné le Premier ministre sur TF1 le 6 septembre.
Proche de Philippe de Villiers par le passé, Bruno Retailleau devrait être à l’aise avec cette orientation. Favorable au rétablissement des peines planchers instaurées par Nicolas Sarkozy et supprimées sous François Hollande, il prône également la suppression des allocations familiales en cas de condamnation d’un mineur. Sa ligne très conservatrice et anti-immigration s’est notamment manifestée à travers une proposition de loi visant à reprendre le contrôle de la politique d’immigration, d’intégration et d’asile, plus stricte que le projet initial du gouvernement.
En été 2023, Bruno Retailleau avait suscité la polémique en établissant un lien entre l’immigration et les émeutes ayant suivi la mort de Nahel. Ce positionnement, très à droite, s’inscrit dans la lignée de sa participation à des manifestations contre le mariage pour tous en 2013 et son opposition à l’interdiction des thérapies de conversion. Il avait également exprimé son refus de voir l’IVG inscrite dans la Constitution, considérant que ce droit n’était pas menacé en France.
Alors qu’il se positionnait pour briguer la présidence de son parti, Bruno Retailleau avait refusé de choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2022, affirmant que la droite n’était pas soluble dans le macronisme. Son opposition farouche à Emmanuel Macron et au bloc central remonte à l’avènement du macronisme, critiquant notamment la politique migratoire de l’ex-majorité qu’il accuse d’avoir contribué à l’insécurité en France.
Les spéculations sur l’arrivée de Bruno Retailleau au gouvernement ont suscité des remous au sein de la coalition présidentielle, certains dénonçant un retour à une vision conservatrice et dépassée. La cohabitation entre la coalition présidentielle et LR au sein du gouvernement risque donc d’être marquée par une défiance mutuelle.
Source de l’article : Francetvinfo